Botulisme

Bloc neuromusculaire d'origine toxique suite à la présence d’une neurotoxine bactérienne, la toxine botulique (anciennement appelée toxine botulinique) ou botuline, produite par différentes espèces  de bactéries Gram-positives anaérobies  du genre Clostridium, la plus connue étant Clostridium botulinum. Les Clostridium baratii et butyricum sont plus rarement impliqués. Les spores de Clostridium botulinicum sont ubiquitaires (sols, poussières, fruits…) et résistantes à la chaleur (ne sont détruites qu’à 120°C). 

Le botulisme humain est essentiellement associé aux toxines de type A, B et E (exceptionnellement aux toxines F et G) : ces toxines sont détruites à une température supérieure  80°C.  Son mécanisme d'action est une inhibition de l’assemblage des complexes de fusion au niveau des vésicules présynaptiques d’acétylcholine et donc un blocage de la libération d'acétylcholine au niveau des jonctions neuromusculaires. Les premiers symptômes affectent classiquement les nerfs crâniens et le tube digestif. On distingue, selon le mode d’acquisition de la maladie :

Un traitement par gammaglobulines humaines sélectives existe.

L’injection de toxine botulique A (Botox®, Dysport®, Myobloc®) est utilisée par injection IM locale pour :

Chez les enfants polyhandicapés spastiques, on a observé, en cas d’injection de doses importantes, une diffusion systémique d’une part de la dose injectée dans 1-2% des cas : elle peut entraîner une incontinence urinaire transitoire ou des symptômes respiratoires. Il est désormais recommandé de ne pas dépasser 16UI/kg avec un maximum de 400UI par enfant et par séance d’injections.


Implications anesthésiques

  1. en cas d’infection : sensibilité aux curares non-dépolarisants ; risque d’hyperkaliémie lors de l’utilisation de succinylcholine (réapparition de récepteurs nicotiniques fœtaux en-dehors des plaques motrices comme dans les situations de dénervation). Cette situation de dénervation temporaire peut entraîner une atrophie musculaire et une réponse variable aux curares non-dépolarisants.
  2. au décours d’injection locale de toxine botulique A : il est préférable de monitorer la curarisation au niveau d’un muscle qui n’a pas été infiltré (par exemple au niveau du front).


Références:


Mise à jour juillet 2018