Bestrophinopathies

Groupe hétérogène de pathologies dégénératives de lœil causées par des mutations (> 250 identifiées) du gène BEST1 (11q12). Ces mutations entraînent des tableaux cliniques très variables, ce qui pose des problèmes de diagnostic et de pronostic. Il est possible que dautres facteurs génétiques interagissant avec la protéine BEST1 et que des facteurs environnementaux influencent la présentation phénotypique de ces mutations. Une diminution du rapport de Arden à lélectro-oculographie est caractéristique de toutes ces pathologies. Il sagit du rapport entre le pic à la lumière ou "light peak" (LP) et la dépression à lobscurité ou "dark through" (DT). RA = LP/DT. Il est normalement supérieur à 1.85.


Les bestrophines sont des protéines transmembranaires sous le contrôle de 4 gènes. Les gènes BEST1 (11q12) et BEST2 (19p13.2-p13.12) sont exprimés au niveau de lœil.


Les pathologies oculaires liées au gène BEST1 sont :


La plus fréquente des dystrophies maculaires autosomiques dominantes, mais sa pénétrance et son expression inter- et intrafamiliales sont variables. Cette dystrophie rétinienne atteint lépithélium pigmentaire rétinien et caractérisée par la présence de dépôts vitellins auto-fluorescents dont la séquence évolutive est stéréotypée de l'apparition à la fragmentation du matériel jusqu'à sa résorption. Elle produit une image caractéristique en « jaune dœuf » de la macula. Les premiers signes apparaissent chez lenfant ou le jeune adulte mais peuvent aussi survenir plus tard. Le pronostic visuel est habituellement bon et contraste avec les images inquiétantes du fond dœil. La baisse dacuité visuelle est habituellement lente et progressive ; certains patients présentent un scotome central ou une métamophopsie (déformation des images). Un astigmatisme  et une hypermétropie sont fréquents.



On distingue 6 stades cliniques :



Les lésions sont habituellement bilatérales et relativement symétriques mais des présentations unilatérales sont décrites.  Bien quil sagisse en général dune lésion oculaire unique, 30% des patients présentent plusieurs lésions : on parle alors de maladie de Best multifocale. Dans ce cas, on retrouve des lésions de tailles diverses au niveau de la fovéa et en-dehors delle, mais les lésions extrafovéales sont en général plus petites et situées plus haut dans la macula. Les vaisseaux rétiniens traversent les bords des lésions sans modification de leur trajet.


Les cas sont souvent sporadiques. Début entre 30 et 50 ans. Pas de symptômes visuels ou légère baisse de lacuité visuelle. Au fond dœil : lésion sous-fovéale (500-700 µm) daspect vitelliforme de couleur jaune, autofluorescente.


En général le résultat dune hétérozygotie composite (une mutation différente sur chaque allèle). Diminution lente de lacuité visuelle dans la première décennie. Présentation clinique : hypermétropie, chambre antérieure étroite avec risque délévation de la pression intraoculaire et de neuropathie optique glaucomateuse). Au fond dœil : taches jaunes fluorescentes multifocales autour des arcades vasculaires,  lésions maculaires avec fibrose sous-rétinienne sous la fovéa. oedème de la macula,et finalement néovascularisation choroïdienne. ERG et électrooculogramme pathologiques.




Implications anesthésiques

troubles visuels, protection oculaire, vérifier labsence danomalies associées

Références : 


Mise-à-jour octobre 2023