Addison, maladie d'

(insuffisance surrénalienne)

Rare chez lenfant. Les causes en sont multiples :


  1. hyperplasie congénitale des surrénales (voir ce terme), dont lhyperplasie lipoïde des surrénales (avec sexe féminin et hyperpigmentation) suite à une mutation du gène StAR (steroidogenic acute regulatory protein) qui empêche le transfert du cholestérol du cytoplasme vers la mitochondrie au niveau de la corticosurrénale.

  2. hypoplasie congénitale des surrénales

  1. GCCD 1 [MIM 202 200] : transmission autosomioque récessive dune mutation du gène MC2R ou ACTHR (18p11.21) :
  2. GCCD2 [MIM 607 398] : transmission autosomique récessive dune mutation du gène MRAP (21q22).
  3. GCCD3 [MIM 609 197] associée à une mutation en 8q11.2-q13.2
  4. GCCD4 [MIM 614 736] : transmission autosomique récessive dune mutation du gène NNT (5p12) qui encode une protéine de la membrane mitochondriale interne; une insuffisance en minéralocorticoïdes est parfois associée
  5. GCCD5 [MIM 617 825] : transmission autosomique récessive dune mutation du gène TXNRD2 (22q11).

           3.   hémorragie intrasurrénalienne suite à un choc

     4.  secondaire à un hypercorticisme maternel


Signes cliniques : dans les 10 à15 jours qui suivent la naissance, on retrouve des vomissements parfois une diarrhée, une déshydratation et un syndrome de perte de sel [hypoNa, hyperK, acidose métabolique, hypoglycémie, avec natriurèse normale ou augmentée et kaliurèse normale ou diminuée], des malaises. Les signes de gravité sont: un collapsus cardio-vasculaire, une détresse respiratoire, une hypotonie, et une convulsion (hypoglycémie).


  1. adrénoleucodystrophie (voir ce terme)
  2. syndrome AAA ou dAllgrove (voir ce terme)
  3. insuffisance surrénalienne dans le cadre dune polyendocrinopathie autoimmune type I (APECED)
  4. malformations de lhypophyse : dysplasie septo-optique, holoprosencéphalie (voir ces termes), craniopharyngiome, mutations de Prop1 ou Pit2
  5. déficit congénital en glucorticoïdes (syndrome de Migeon) : hyperpigmentation, hypoglycémie
  6. origine infectieuse : tuberculose ou CMV, toxoplasmose en cas dinfection à HIV
  7. cytopathie mitochondriale : certains cas de syndrome de Kearns-Sayre (voir ce terme)
  8. syndrome de Wolman, syndrome dOpitz (voir ces termes)


Signes cliniques : similaires à ceux de ladulte. Fatigue, hypotension, hyperpigmentation cutanée par hypersécrétion de MSH (surtout au niveau des plis de flexion, à la face dextension des articulations et au niveau des gencives), douleurs abdominales, anorexie. Hyponatrémie et hyperkaliémie. Leucopénie avec lymphocytose.


Signes cliniques : hypotension inexpliquée lors dune anesthésie, collapsus en situation de stress


Implications anesthésiques

opothérapie substitutive à adapter en cas de stress (examen scolaire, choc émotif, maladie, intervention chirurgicale, fièvre, séjour dans les pays chaud, lutte contre le froid). Les besoins quotidiens de base sont estimés à environ 8 mg/m2 dhydrocortisone comme dose de départ. Cependant, des doses plus importantes sont souvent nécessaires chez les enfants présentant une hyperplasie congénitale des surrénales (10-15mg/m2).  Surveiller la glycémie et lionogramme: risque dhyponatrémie et dhyperkaliémie. Jeûne préopératoire de courte durée.


NB :        le principe de doubler la dose de corticostéroïdes la veille de lopération ne repose sur aucune étude et nest recommandé ni par The Endocrine Society, ni lAPAGBI, ni par The Royal College of Physicians, ni par The Society for Endocrinology UK.
Il est probablement préférable dadministrer le traitement habituel le matin de lintervention et dinjecter une faible dose dhydrocortisone (2 mg/kg) (4 mg/kg chez le nouveau-né jusu'à 30 jours) lors de linduction de lanesthésie suivie de :


*        chirurgie majeure : infusion continue de          25mg/24h si < 10 kg

                                                                            50 mg/24h si 11-20 kg

                                                                          100 mg/24h si > 20 kg et prépubère

                                                                          150 mg/24h si > 20kg et pubère

               200 mg/24h si > 70kg

                                         ou 2 mg/kg/6h et 1 mg/kg/6h (max 50 mg) en post-opératoire

*        chirurgie mineure : une dose dhydrocortisone (2 mg/kg) (4 mg/kg chez le nouveau-né jusquà 30 jours) lors de linduction de lanesthésie 2mg /kg. Doubler la dose orale lors de la réalimentation et durant 24h.
Si lenfant est sous une corticothérapie dont la dose est équivalente à > 30mg/m2/jour dhydrocortisone, il est inutile de doubler la dose : il faut simplement administrer la dose habituelle du corticoïde mais il faut rester attentif à lapparition dune éventuelle insuffisance surrénalienne.



Dose équivalente (mg)

Puissance relative

hydrocortisone

20

1

cortisone

25

0.8

prednisolone

5

4

méthylprednisolone

4

5

dexaméthasone

0.5 - 0.75

25

Tableau déquivalence des stéroïdes


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Developed by the Paediatric Adrenal Insufficiency Group on behalf of the British Society for Paediatric Endocrinology and Diabetes (BSPED). Emergency and perioperative management of adrenal insufficiency in children and young people: British Society for Paediatric Endocrinology and Diabetes consensus guidance.
Arch Dis Child 2023 doi:10.1136/ archdischild-2022-325156


Mise à jour juillet 2023