Acidémie glutarique type I
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(acidurie glutarique type I, déficit en glutaryl-CoA déhydrogénase)
Prévalence : 1/50.000 naissances. Cytopathie mitochondriale due à la transmission autosomique récessive d’une mutation du gène GCDH (19p13.2) qui entraîne un déficit en glutaryl-CoA déhydrogénase, enzyme mitochondriale qui participe au métabolisme de la lysine, de l’hydrolysine et du tryptophane. Ce déficit enzymatique entraîne l’accumulation des acides glutarique, bicarbonique, hydroxyglutarique et glutaconique ainsi que de glutaryl-carnitine. L’acide 3-hydroxyglutarique agit comme une toxine qui inhibe le métabolisme mitochondrial, ce qui entraîne une anomalie de l’homéostasie du calcium intracellulaire. Cette pathologie fait l’objet d’un dépistage néonatal dans la plupart des pays développés.
En l’absence de traitement préventif, les premiers symptômes apparaissent en période périnatale ou entre 4 et 15 mois dans ¾ des cas : une hypotonie modérée est présente dès la naissance mais le diagnostic est posé lors d’une crise d’encéphalopathie aiguë avec perte de conscience et parfois convulsions. L’accumulation d’acide glutarique et d’acide 3-hydroxyglutarique entraîne une dystonie progressive avec retard mental, choréoathétose et dysarthrie ; sans traitement, la maladie évolue vers une encéphalopathie chronique avec retard psychomoteur important et quadriparésie spastique.
Cependant, même en présence d’un traitement bien conduit, des crises métaboliques avec hypoglycémie et acidocétose peuvent survenir en cas de situation catabolique (infection, fièvre, jeûne, période périopératoire, post-partum) ou de déficit secondaire en carnitine.
Les dégâts cérébraux sont localisés au niveau des noyaux gris de la base (nécrose). Une macrocéphalie d’apparition post-natale est souvent observée avec hydrocéphalie et parfois collections liquidiennes sous-durales ou kystes arachnoïdiens.
Traitement symptomatique : régime pauvre en lysine et tryptophane, suppléments de carnitine 100 mg/kg/j (car il existe un déficit secondaire en carnitine), riboflavine100 à 200 mg/j.
Implications anesthésiques:
Risque d’aspiration. Risque d’hypoglycémie. Perfusion glucosée dès le début du jeûne préanesthésique et jusqu’à reprise de l’alimentation normale. Suppléments de carnitine IV. Éviter le propofol en infusion continue : risque accru de PRIS ? Eviter les médicaments qui peuvent avoir des effets extrapyramidaux (DHB, métoclopramide) car ils peuvent interférer avec la surveillance neurologique post-opératoire. En cas de convulsions, éviter le valproate. Veiller à éviter les sources cachées de protéines : en cas de déglutition de sang (ORL, stomatologie), aspirer l'estomac pour éviter un apport protéique par voie digestive. ; éviter l’administration de plasma ; vérifier le contenu protéique (lysine, tryptophane) des solutions utilisées (cfr alimentation parentérale ou amorçage de la CEC en cas de chirurgie cardiaque).
Références :
Mise à jour septembre 2017