Achalasie
|
Prévalence estimée à 9-10/100.000. Disparition progressive des ganglions des plexus myentériques, d’origine infectieuse (maladie de Chagas) ou autoimmune. Dysphagie d’apparition parfois retardée (adolescence, âge adulte) source de retard staturo-pondéral et de « vomissements » dès la petite enfance, de pneumonies à répétition, d’asthme réfractaire au traitement (suite aux infections répétées et/ou à la compression trachéo-bronchique par l’œsophage dilaté), de bronchectasies ; parfois douleurs rétro-sternales.
La manométrie de haute résolution permet de distinguer 3 types d’achalasie en mesurant la pression de relaxation intégrée (pression médiane la plus faible mesurée pendant 4 secondes durant les 10 secondes qui suivent la relaxation du sphincter oesophagien supérieur) et la contractilité de l’œsophage (classification de Chicago) :
- type I ou classique: pression de relaxation intégrée élevée, pas de péristaltisme, pas de contraction de l’oesophage.
- type II : pression de relaxation intégrée élevée, pas de péristaltisme, pressurisation de tout l’oesophage pendant ≥ 20% des déglutitions
- type III : pression de relaxation intégrée élevée, pas de péristaltisme, spasmes oesophagiens prématurés et localisés dans ≥ 20% des déglutitions.
manométrie oesophagienne normale
Traitements : en fonction du type d’achalasie, nifédipine avant les repas, dilatations oesophagiennes, injections de toxine botulique dans la paroi oesophagienne, myotomie de Heller associée à une cure anti-reflux (Toupet) (laparotomie ou laparoscopie) ou myotomie sous-muqueuse par voie orale (endoscopique).
Implications anesthésiques:
Infections respiratoires à répétition. Prise en charge d’un « œsophage plein » : vidange de l’œsophage dilaté avec une sonde avant l’induction de l’anesthésie : la pression cricoïdienne est peu utile et potentiellement dangereuse dans ce contexte.
La cure par voie endoscopique implique une incision de la muqueuse oesophagienne suivie d’une insufflation sous-muqueuse de CO2 pour créer un tunnel sous-muqueux et permettre la myotomie des muscles musculaires circulaires au niveau de la jonction gastroeosophagienne.
Chez l’adulte, cette technique entraîne une importante résorption de CO2, et un risque important d’emphysème cervical (28 %) et médiastinal, ainsi que de capnopéritoine qui peut nécessiter une décompression à l’aiguille pour faciliter la ventilation (32 %). Chez l’adulte, l’administration peropératoire de MgSO4 (50 mg/kg puis 25 mg/kg/h) diminue fortement les spasmes et la douleur postopératoires.
Références :
- François N, Chouraqui M, Babre F, Maurette P, Nouette-Gaulain K.
Fibroscopie oeso-gastro-duodénale diagnostique chez l’adolescent : quand penser à l’achalasie du cardia ?
Ann Fr Anesth Réanim 2012 ; 31 : 72-5.
- Li Y, Fallon SC, Helmrath MA, Gilger M, Brandt ML.
Surgical treatment of infantile achalasia : a case report and literature review.
Pediatr Surg Int 2014 ; 30 : 677-9.
- Ekstrom BG, Dance S, Low DE, Fagley RE.
Successful airway management in a patient with severe proximal achalasia requires interdisciplinary cooperation.
A & A Case Reports; 2014; 3: 153-5.
- Nabi Z, Ramchandani M, Reddy DN, Darisetty S et al.
Per oral endoscopic myotomy in children with achalasia cardia.
J Neurogastroenterol Motil 2016; 322: 613-9.
- Löser B, Werner YB, Punke MA, Saugel B, Haas S, Reuter DA et al.
Anesthetic considerations for patients with esophagral achalasia undergoing peroral endoscopic myotomy : a retrospective case series review.
Can J Anesth 2017 ; 64 : 480-8.
- Kim RK, Kim J, Angelotti T, Esquivel M, Tsui BC, Hwang JH.
Magnesium and esophageal pain after peroral endoscopic myotomy of the esophagus: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial.
Anesth Analg 2025; 140 :54-61
Mise à jour: décembre 2024