Numéro 42 :

Florimond Lamy (1928-2005)

A l'AMA-UCL, lorsque nous parlions de lui, nous l'appelions toujours par son prénom, peut-être parce que ce prénom n'est pas courant, mais aussi par amitié. Nous ne disions presque jamais Florimond Lamy, mais souvent, l'ami Florimond.

C'était un médecin hors du commun qui associait à une pratique médicale rigoureuse et exemplaire, une connaissance encyclopédique des médicaments et en particulier du bon usage qu'il faut en faire et de leurs effets secondaires, un souci des problèmes éthiques de notre temps et une culture étendue, avec une passion particulière pour les livres anciens et la civilisation égyptienne.

Après une longue pratique de médecine générale à Ciney, il se rapprocha de l'Alma Mater et devint un moteur de la Maison Médicale du Biéreau à Louvain-la-Neuve et du Centre belge d'information pharmaco-thérapeutique.

Comme notre doyen Jean-Jacques Rombouts l'a rappelé dans son témoignage lors de l'Eucharistie de funérailles, Florimond était "un élément fondamental du réseau des Anciens qui supportent l'institution avec conviction et enthousiasme".  C'est pour sa sagesse et son expérience que le doyen Léon Cassiers avait fait appel à lui "pour représenter le point de vue des médecins généralistes dans le cadre de l'audit de la Faculté de médecine".

A l"AMA UCL, il était notre vice-président et l'un des plus anciens membres du Conseil d'Administration, fidèle, actif et dévoué.  Récemment, il nous a aidés à trier les livres de médecine anciens à la bibliothèque de Woluwe : ce travail le passionnait et il l'a poursuivi jusqu'à la limite du possible, malgré la maladie qui progressait rapidement. Nous continuerons cette tâche avec l'enthousiasme que Florimond nous a communiqué.

Quelques jours avant sa mort, il tenait encore à répondre au téléphone, demandant des nouvelles de notre Association et donnant son avis avec clairvoyance et conviction.
Lors d'un entretien téléphonique, il m'a dit une chose que je n'oublierai jamais : "Quitte à souffrir, j'évite de prendre trop de calmants pendant la journée, pour garder l'esprit lucide". 

C'est ainsi qu'il a pu relire les épreuves de son livre consacré à l'égyptologie avant Champollion.  Un chapitre est consacré au regard des voyageurs et particulièrement des médecins avant 1800.  Ce très beau livre, remarquablement illustré,  est sorti de presse chez Versant Sud à Louvain-La-Neuve et il a pu le feuilleter.

Nous garderons tous de Florimond le souvenir vivace d'un humaniste, cultivé et généreux, d'une grande probité intellectuelle, capable d'enthousiasme et d'indignation, défendant ses idées avec vigueur et persévérance.

Nous présentons à son épouse et à ses enfants, nos condoléances les plus vives et partageons leur tristesse.

26 juillet 2005
René Krémer