Numéro 13 :
In Memoriam Professeur Simone Stadtsbaeder
Après ses études de médecine à l'UCL, achevées en 1950, S. Stadtsbaeder entame une spécialisation en Médecine Interne dans le Service du Professeur Joseph Prosper Hoet. Après avoir terminé sa spécialisation, le Professeur Hoet l'incite à faire une spécialisation complémentaire en microbiologie. S. Stadtsbaeder rejoint le Professeur P. De Somer chez qui elle reçoit une première formation qu'elle va ensuite compléter par un séjour chez le Professeur Sohier à la Faculté de Médecine de Lyon.
A cette époque la microbiologie médicale est centralisée dans le laboratoire du professeur G. Bruynoghe, à l'Institut de bactériologie. Vers 1955, une restructuration de l'Hôpital Universitaire Saint Pierre entraîne la création d'un laboratoire de bactériologie situé dans l'hôpital et destiné à assurer la routine bactériologique de l'hôpital ainsi que la formation des assistants et des stagiaires. C'est S. Stadtsbaeder qui est chargée de l'installation et de la mise en route de ce laboratoire qui rentre dans le cadre du Service de microbiologie dirigé par le Professeur Bruynoghe. S. Stadtsbaeder devient donc responsable du laboratoire clinique de l'hôpital Saint Pierre tandis que G. Wauters assume la supervision de l'ancien laboratoire de bactériologie qui a déménagé dans les locaux de l'Institut Rega. Ce sera le début d'une longue et fructueuse collaboration qui durera jusqu'à son éméritat en 1990. Les deux laboratoires qui composent le Service travaillent en complémentarité et partagent de nombreuses activités, y compris l'enseignement et la formation des stagiaires et des assistants. Bientôt le Service s'agrandira d'une section virologie dont le Docteur Monique Lamy assurera la direction et d'où naîtra une amitié doublée d'une réelle complicité.
C'est la publication de sa thèse en 1959, “l'auto-immunisation en pathologie ” qui a réellement marqué le départ de sa brillante carrière. Dans celle-ci, elle analyse le rôle de l'auto-immunisation dans la pathogenèse de trois phénomènes cytotoxiques différents : la glomérulonéphrite immunologique, l'encéphalite expérimentale et les syndromes hémolytiques acquis.
Elle crée ensuite le laboratoire de sérologie aux Cliniques Universitaires de l'UCL, et le dirige pendant plus de trente ans.
En prenant la toxoplasmose comme modèle, elle a apporté de nombreuses contributions à notre compréhension du rôle du macrophage dans la protection contre les parasites. Elle a été parmi les premiers à étudier le rôle respectif des anticorps et des macrophages immuns dans le décours de la défense immunitaire anti-toxoplasme. Elle a analysé la corrélation qui existait entre le statut immun de l'hôte et l'activité destructrice de ses macrophages contre Toxoplasma gondii et a démontré que le rôle essentiel des macrophages immuns n'excluait pas la participation des anticorps spécifiques.
Le Professeur Stadtsbaeder a aussi rempli durant de nombreuses années la fonction de président de la Société Belge de Biologie clinique. Elle a cultivé les relations d'amitié et de respect parmi ses collègues et ses étudiants. Une des grandes satisfactions de sa carrière a été d'inspirer de nombreux jeunes chercheurs. Ses étudiants l'appréciaient et les nombreux médecins ou pharmaciens biologistes qu'elle a contribué à former lui rendent aujourd'hui hommage.
Dr Jean-Paul Tomasi