Numéro 83 :

Editorial - La femme prend sa place

René Krémer

© Ragini Verma, Proceedings of National Academy of Sciences

 

Les femmes ont des problèmes pour accéder à certaines professions en gardant leur personnalité, sans imiter les hommes. C’est notamment le cas d’un poste élevé comme chef d’état, Reine, Présidente ou première ministre.

Les femmes devraient marquer la différence avec les hommes et avoir une meilleure capacité d’attention, plus de réflexion, un sens du compromis, une haine de la guerre et de la violence en général, un sens social plus profond.

Le problème est que pour atteindre ce niveau, elles imitent souvent l’homme, qui les surpasse, notamment en autoritarisme, en vitesse de décision, c’est le cas de Margaret Thatcher. D’autres s’efforcerons de garder leur caractère féminin et ne se laisseront pas influencer par les hommes : Elisabeth 1ère d’Angleterre en est un exemple, alors qu’elle vivait à une époque cruelle et antisociale.

  • Cette différence entre homme et femme a eu des explications :
  • Une éducation séparée de celle des garçons, orientée vers la vie quotidienne, le ménage, les enfants, la cuisine et souvent dominée par le mari,
  • les religions qui donnent priorité à l’homme, à des degrés divers,
  • des professions qui ne leurs sont pas accessibles,
  • des lois qui donnent la priorité aux hommes : la loi salique, la répudiation de l’épouse sans réciprocité, l’attitude vis-à-vis de l’adultère de la femme, l’inégalité financière, le suffrage censitaire et le suffrage masculin, etc.

Des preuves scientifiques de différences dans la fonction du cerveau des hommes et des femmes commencent à apparaitre timidement.

Des recherches récentes de l’Université de Pennsylvanie par scanner cérébral chez un grand nombre de patients des deux sexes ont été publiées dans les comptes-rendus de l’Académie des sciences des USA et semblent confirmer une différence sexuelle. Les connexions entre les deux hémisphères ne sont pas identiques.

Chez l’homme, la plupart des communications se répartissent dans le seul hémisphère gauche et le cervelet. Chez la femme, la communication entre les deux parties du cerveau est beaucoup plus importante (voir schéma en couverture). Elle utilise à tout moment l’entièreté de son cerveau, tandis que l’homme n’en utilise souvent que la moitié. Ce qui permet aux auteurs de conclure que l’homme utilise surtout son cerveau gauche et est donc plus intuitif, tandis que la femme interroge en outre le cerveau droit et est plus logique. La communication importante vers le cervelet fait que l’homme a un meilleur sens de l’orientation et réagit plus vite : « Je suis venu, j’ai vu et j’ai vaincu. »
Si César avait été une femme, elle aurait sans doute dit « Je suis venu, j’ai vu, j’ai réfléchi et j’ai vaincu ».

Ces données permettent certaines hypothèses. Les femmes auraient de meilleures connections entre les décisions et la mémoire, tandis que chez l’homme, « la mémoire est la mémoire et la décision est la décision ». On n’est qu’au début de l’étude de ce problème passionnant.

Dans de prochains articles, nous nous efforcerons de savoir comment certaines femmes sont devenues chefs d’état, se sont adaptées à leur charge et comment elles s’y sont maintenues.

 

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