Numéro 53 :
Un hommage français à la médecine au Congo belge 1
René Krémer
Léon Lapeysonnier, médecin-général du service de santé de l’armée française et expert de l’OMS, a écrit en 1988 un livre très documenté sur la médecine dans les colonies. Bien que Lovanium ne soit pas mentionné (est-ce intentionnel ?), le chapitre concernant le Congo belge est particulièrement élogieux.
Il écrit:
« Le nombre des médecins et praticiens de santé publique ainsi que la densité des établissements de soin atteindront des valeurs que l’on ne retrouve dans aucune autre colonie européenne.
Ceux qui ont visité le Congo belge à cette époque ont été étonnés de l’ampleur des réalisations médicales et sanitaires, aussi bien dans les grandes villes, que dans les bourgades de l’intérieur. Encore quelques années et sa situation sanitaire eût été comparable à celle de l’Europe »
Il signale notamment les centres spéciaux pour lépreux, trypanosomés et aliénés.
Le général français insiste sur le développement des laboratoires de routine médicale et de recherche et sur la qualité des écoles de formation du personnel auxiliaire, jusqu’au grade d’assistant médical, mais il « oublie » de mentionner les universités qui avaient commencé à former des médecins africains.
Il s’étend par contre sur les actions de médecine préventive. Par exemple, 5 millions de congolais étaient examinés tous les ans dans le cadre du dépistage de la trypanosomiase.
« C’est ce mélange bien dosé de médecine curative (qui attire les populations) et de médecine préventive (qui les enthousiasme beaucoup moins) dans une unité de médecine rurale, que nous n’avons pu réaliser dans les colonies françaises, faute d’argent. »
En ces temps politiquement difficiles, il ne m’a pas paru inutile de pousser un cocorico marié à un rugissement, à propos de l’action de la Belgique en Afrique.
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Léon Lapeysonnie. La médecine coloniale. Mythes et réalités. Seghers 1988