Numéro 24 : Editorial

Comment fidéliser les anciens ?

 

Outre Atlantique, de nombreux anciens restent attachés à l’Université dont ils sont diplômés.  De par le monde, beaucoup d’anciens de l’UCL sont fiers de se déclarer élèves de notre Alma Mater.  Mais en Belgique, les liens avec l’Université sont moins solides et les choses sont loin de s’améliorer.  Nos diplômés se regroupent souvent dans leur milieu de travail, les ingénieurs dans leur entreprise, les médecins dans leur hôpital ou leurs associations professionnelles, d’autres universitaires dans des service-clubs regroupant des acteurs de leur région.  Les accès à la formation continue se multiplient.  Les possibilités de réactualiser ses connaissances sont nombreuses, même à domicile, bien que le Webb n’offre pas toujours une garantie de sérieux et d’objectivité et que le caractère interactif soit assez aléatoire.  Pour les médecins, les firmes pharmaceutiques sont devenues des acteurs de l’information, en sponsorisant généreusement des journaux qui, grâce à des rentrées publicitaires, peuvent être distribués gratuitement et en organisant des congrès et des réunions régionales, ce qui leur permet de choisir des sujets qui concernent leurs produits et des orateurs qui les ont expérimentés.

Il est pourtant important et enrichissant de rester proche de son Université pour y retrouver des collègues, des amis, ses professeurs et un enseignement, suite logique de la formation qu’on a reçue.  Il est passionnant d’apprendre comment notre Alma Mater évolue, se perfectionne, s’organise, rénove et affine sa pédagogie, lutte pour maintenir l’excellence de l’enseignement et de la recherche dans une Europe qui se construit et retrouve entre ses élèves et ses professeurs une mobilité qu’elle avait connue au Moyen Age.

De son côté, l’Université ressent de plus en plus la nécessité de répondre à sa mission universelle, de se répandre « urbi et orbi », de rechercher des synergies par exemple avec les entreprises et les hôpitaux, de se préoccuper de l’amont de la formation (enseignement secondaire et choix des études) et de l’aval (accès à une carrière, formation continuée).  Dans ces actions universitaires d’amont et d’aval, le rôle des anciens peut être important : on les appelle parfois le 5ème corps de l’Université, après le corps académique (CORA), le corps scientifique (CORSCI), le personnel administratif, technique et ouvrier (PATO) et les étudiants.

Pas toujours aimées pour elles-mêmes, les associations d’anciens s’efforcent de recruter des membres en offrant des avantages divers, mais cela ne peut se faire qu’avec l’argent des cotisations.  Lorsque le nombre d’affiliés augmente, on peut faire plus de choses et l’association grandit par un effet « boule de neige ».  Par contre, si les cotisations rentrent moins bien, l’évolution est inverse et un « cercle vicieux » peut s’installer.  Il y a donc une certaine fragilité et une dépendance conjoncturelle dans les associations d’anciens.

La motivation des membres varie selon la tranche d’âge.  Les jeunes diplômés aiment souvent retrouver l’esprit estudiantin, héritage des régionales étudiantes.  Un peu plus tard, les anciens sont intéressés par la formation post-graduée qui, pour les médecins, est obligatoire.  Les plus âgés recherchent souvent une ambiance conviviale et culturelle.  Les jeunes sont la cible des associations facultaires ; les retraités trouvent souvent leur bonheur dans les régionales.

Chaque association doit s’adapter à ses affiliés et à leurs attentes.  Les ingénieurs privilégient les relations avec l’industrie ; l’IAG (Institut d’administration et de gestion) est proche des institutions financières ; les anciens et amis qui regroupent les associations régionales organisent principalement des conférences et des voyages ; les médecins internistes favorisent des contacts et une information scientifique.  L’AMA se donne pour mission un parrainage des étudiants de doctorat et une participation à l’enseignement continu, notamment dans les domaines de l’éthique et de l’économie de la santé.

Je suis convaincu que la diversité et la multiplicité des associations est une richesse qui doit être préservée ;  devant le choix qui lui est offert, le diplômé peut trouver le groupe qui répond le mieux à son attente.  Il est par ailleurs important que les associations se connaissent, s’entraident et entretiennent des relations étroites entre elles et avec leur faculté, pour atteindre une taille suffisante et partager leurs infrastructures : secrétariat, photocopieuse, Fax, banque de données…
La Fédération des Alumni devrait avoir comme but principal, si pas unique, de favoriser ces contacts et cette complémentarité entre les associations facultaires, les anciens et amis se chargeant de la nécessaire coordination des régionales.

René Krémer


AMA-UCL Association des Médecins Alumni de l'Université catholique de Louvain

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