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Allocutions de Monsieur Philippe Levêque, président du Corps scientifique (Corsci)" Un niveau élevé dans la formation, la recherche et la technologie, représente une condition impérative si l’on veut atteindre les objectifs fixés en terme de prospérité, de compétitivité, d’égalité des chances, et de diversité culturelle. […] La Communauté française vit également une situation budgétaire difficile, ainsi qu’ un faible investissement dans le domaine de la recherche et du développement: selon Eurostat, la Belgique est classée parmi les mauvais élèves de l’Union, avec un investissement public inférieur de 25% à la moyenne européenne (0,50 % du PIB contre 0,66%). 1- La nécessité de recourir dans une large mesure aux investisseurs privés, ou même publics comme la Région wallonne ou l’Union européenne, n’est pas sans conséquences sur le développement de la recherche. En effet, ces bailleurs de fonds privilégient d’avantage une recherche orientée, exigeant des retombées à court terme, au détriment d’une recherche libre ou fondamentale, dont l’initiative est laissée à l’originalité et à la créativité des chercheurs, ainsi qu’à la dynamique propre de chaque discipline. Ensuite, Pour remédier à ces deux problèmes, le Corps scientifique interpelle autant notre université que les pouvoirs publics. A notre université d’abord, il appartient de capitaliser sur les jeunes chercheurs. Nous entendons par là les stabiliser par des contrats définitifs dignes de ce nom, et pas seulement dans la carrière académique. Au pouvoir public, ensuite, il appartient de reconnaître la place du chercheur dans la société, celle de contribuer au développement économique, au développement intellectuel et au développement social du pays et de ses régions. Celle aussi d’explorer, en toute liberté, les nouveaux territoires du savoir, et de jeter ainsi les fondations sur lesquelles on s’appuiera demain pour construire le futur de notre société. Toutefois, les priorités que se donne une société se manifestant aussi par les moyens qu’elle leur accorde, nous demandons spécifiquement la poursuite du plan d’expansion du FNRS, de manière à accroître le nombre de chercheurs qualifiés. Plus largement, nous demandons avec insistance que les pouvoirs publics s’engagent à augmenter leur contribution à la recherche scientifique, principalement fondamentale, de manière à l’amener à hauteur de la moyenne européenne, au moins. En d’autres termes, passer de 0,5 % du PIB à 0,66 %, c’est-à-dire une augmentation de 30% A moins d’un an des élections fédérales, et à deux ans des régionales, nous sommes à la croisée des chemins. La situation financière des universités, de toutes les universités, est préoccupante. Sans mesures correctives, nous sommes au bord d’un puits financier. Le privé joue son rôle en soutenant l’université dans certaines de ses missions. Mais pour nos missions essentielles, rien ne peut remplacer le rôle des pouvoirs publics. L’enjeu est là :
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