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Rémi Bertrand, critique et créateur [21 février 2005] | Passer sa main dans un sac de grain, sentir le vent qui se prend dans des cheveux défaits, se rappeler le goût et la consistance d’un caramel… tous ces petits riens du quotidien, ces sensations oubliées sont les sujets de prédilection d’une « mouvance » littéraire révélée par Philippe Delerm et le succès de La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (Gallimard, 1997). En quelques nouvelles, il déploie le réel, saisit les petits plaisirs insaisissables, révèle l’intensité de chaque instant vécu. Après y avoir consacré son mémoire en langues et littérature romane à l’UCL, Rémi Bertrand revisite les œuvres de cet auteur et publie un essai, une analyse argumentée des traits caractéristiques de son oeuvre. Rémi Bertrand n’est pas seulement critique, il est aussi créateur. Pour lui, l’analyse se nourrit de la création et la création de l’analyse. En 2001, il publiait d’ailleurs une nouvelle intitulée « Le gant », dans le cadre du séminaire en création littéraire dirigé par Vincent Engel. Cette possibilité d’apprendre l’écriture « lui a permis de mieux appréhender le phénomène de la création fictionnelle et celui, plus aride mais tout aussi nécessaire, de l’analyse littéraire ». Une fois encore, l’université, sans rien perdre de ses exigences, permet de s’ouvrir à la créativité. (A.T.) Rémi Bertrand, «Philippe Delerm et le minimalisme positif», Editions du Rocher |