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pucechim.gif (931 octets) Bulletin trimestriel - VOL 55, N°3, 1999
Culture générale scientifique - Fascicule 16.
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151 Philosophie. Le manuscrit de 1942. par W. Heisenberg. Ed. Seuil, 1998. 496 p. 195 FRF.

On savait déjà qu'au départ d'une réflexion sur les relations d'incertitude, l'auteur en était arrivé à réviser de fond en comble le statut des sciences de la nature : la physique devait se contenter de décrire notre rapport avec la nature plutôt que la nature elle-même. Dans le présent ouvrage, les réflexions épistémologiques de Heisenberg s'étendent et confluent jusqu'à former un système cohérent de pensée. Selon l'auteur, les mondes de la physique quantique, de la biologie et de la psychologie ont pour point commun de ne pouvoir éliminer l'influence de la méthode d'investigation sur les états de choses décrits. Une approche relativiste est toutefois écartée au profit d'un idéal de cohérence.

152 Les sociétés animales par J. Goldberg. Ed. Delachaux et Niestlé, 1998. 345 p.169 FRF.

L'ouvrage se présente comme un véritable traité décrivant et discutant l'analyse du processus social dans le monde animal. L'auteur a choisi une approche systématique : structures sociales (dominance et hiérarchie), domaines et espaces sociaux, espèces. Toutes les grandes fonctions des sociétés animales sont examinées : la communication et ses supports, la formation du lien social et son développement, le rôle des individus dans le corps social, les avantages de la sociabilité et les liens entre phénomènes sociaux et évolution phylogénétique. En conclusion, l'auteur examine les rapports entre néodarwinisme et sociobiologie ainsi que les différences/ressemblances entre sociétés animales et humaines.

153 Philosophie de l'inconnu : le vivant et la recherche par C. Debru. Ed. PUF, 1998. 456 p. 158 FRF.

Depuis la Grèce antique, la philosophie s'est donnée pour amour de la connaissance. Mais à trop faire son lit dans le connu, on s'interdit de comprendre que la connaissance, loin de reposer sur elle-même, s'abîme dans une inconnaissance primordiale. C'est ce paradoxe que soutient l'auteur avec la question du vivant. Ce qui ressort de ce livre stimulant, exemples à l'appui, c'est la présentation de l'étrange situation de l'inconnu par rapport au connu, une sorte d'épistémologie de l'imprévisible où la biologie retrouve son ancrage naturel dans la philosophie.

154 Les derniers Néandertaliens - Le Châtelperronien par D. Baffier. Ed. La Maison des roches, 1999. 117 p. 98 FRF.

Le Châtelperronien est-il la culture des derniers Néandertaliens ou celle des premiers Hommes modernes? L'auteur résume dans un style plaisant les divers scénarios qui ont été imaginés par les archéologues et souligne combien, malgré leur fragilité, ils ont pu orienter l'interprétation des diverses découvertes. Cet ouvrage d'accès facile a le double mérite de rapprocher le lecteur des faits, même s'ils sont ambigus, et de l'éloigner des spéculations gratuites.

155 Tais-toi et mange ! L'agriculteur, le scientifique et le consommateur par G. Paillotin et D. Rousset. Ed. Bayard, 1999. 180 p. 130 FRF.

Voici un ouvrage instructif, éclairant tout un secteur de l'économie et de la recherche. Mieux : il montre, de façon convaincante, comment pourrait s'amorcer un tournant dans les relations entre science et société. Pour Paillotin, les hommes de sciences doivent non seulement expliquer mais encore justifier leurs choix; le nucléaire en a fait l'expérience dans la douleur, aujourd'hui avec les organismes génétiquement modifiés et le clonage, c'est au tour de la biologie. A l'heure où la Conférence mondiale sur la science de l'Unesco (Budapest, du 26 juin au 1er juillet 1999) tente de définir un nouveau contrat social de la science, cet ouvrage lucide vient à son heure.

156 La religion des origines par E Anati. Ed. Bayard, 1999. 181 p. 99 FRF.

La thèse de l'auteur est simple : Toutes les religions actuelles proviennent d'une seule et même religion originelle. Toutefois, pour prouver sa thèse, l'auteur, d'une part recherche des racines communes aux systèmes religieux derrière leur diversité actuelle et d'autre part essaie de retrouver ces racines communes dans les manifestations religieuses datées entre -40.000 et -10.000 ans, quand les Hommes modernes se répandirent à travers les continents. Une telle entreprise pouvait difficilement échapper à la circularité à moins de tenter une analyse très serrée des faits. Tel n'est malheureusement pas le cas.

157 Risques et peurs alimentaires par M. Apfelbaum (sous la dir. de). Ed. Odile Jacob, 1998. 284 p. 140 FRF.

Voici un livre que l'actualité récente nous incite à dévorer, toutes affaires cessantes. On y découvre une analyse claire et bien documentée sur les mythes et les réalités du risque alimentaire. Cet ouvrage accorde à juste titre une place importante aux intoxications microbiennes, mais il passe aussi en revue le risque chimique (additifs alimentaires, nitrates, dioxines, pesticides, etc) ainsi que le risque dérivé des plantes transgéniques. L'utilisation abusive du principe de précaution n'est pas oubliée de même que la question fondamentale que l'on peut se poser au sujet de toutes les craintes actuelles du public : L'information sur la santé et la sécurité est-elle anxiogène?

158 La fabrique du regard par M. Sicard. Ed. Odile Jacob (coll. Le champ médiologique), 1998. 275 p. 160 FRF.

Une analyse très fine du balancement continu, au cours de l'élaboration d'un certain nombre de sciences (géographie, astronomie, anatomie, archéologie, radiographie, etc), entre des tentatives de toujours mieux représenter la réalité objective des choses et des tentations de corriger les images pour les faire correspondre à des idées préconçues ou des thèses à étayer. Fascinant.

159 L'autre Afrique, entre don et marché par S. Latouche. Ed. Albin Michel, 1998. 250 p. 130 FRF.

Le titre résume très fidèlement l'idée du livre : il s'agit d'analyser l'économie informelle africaine en s'appuyant sur la dialectique subtile du don et du marché comme modes de régulation sociaux. A lire absolument si l'on veut découvrir un certain nombre de clés permettant de déchiffrer la mentalité de toute une partie du monde, dans laquelle il n'existe pas de mot pour désigner un pauvre.

160 Naissance de la vieillesse par C. Olievenstein. Ed. Odile Jacob. 199 p. 120 FRF

L'auteur parle à la première personne du singulier. Il nous présente la vieillesse comme une nouvelle suite de premières fois, mais à l'envers. Une quantité de minuscules pertes de maîtrise, autant de blessures narcissiques. La vie qui rétrécit. Lucide, l'auteur ne se veut pas seulement pessimiste. La vieillesse, c'est aussi une autre façon de vivre, donc une expérience de plus, forcément passionnante. Nous voilà prévenus.

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