#info_manquante – REFLEX https://sites.uclouvain.be/reflex Le 1er blog pour mieux communiquer à l'université Tue, 19 Sep 2023 07:26:49 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.4.2 Une tautologie est une tautologie https://sites.uclouvain.be/reflex/une-tautologie-est-une-tautologie/ https://sites.uclouvain.be/reflex/une-tautologie-est-une-tautologie/#respond Mon, 24 Mar 2014 22:55:38 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?p=39773 Lire la suite ]]> RousseauLorsqu’on lit un écrit formel informatif ou argumentatif, on s’attend à ce que l’auteur de ce texte communique ses idées de la façon la plus directe et la plus lisible possible. Contrairement à ce qui se passe dans une conversation entre amis, le contrat de communication entre l’auteur et le lecteur suppose que la forme soit au service de l’efficacité de la transmission du message .

C’est la raison pour laquelle, dans ce type d’écrit, on cherche à éviter les redondances inutiles et à faire progresser l’information de façon systématique (tout en évitant l’omission d’informations indispensables qui créerait des sauts dans le raisonnement). Il s’agit donc d’éviter par exemple les explications tautologiques comme celle qui suit, extraite d’un travail de séminaire :

« Ainsi, dans ses nouvelles orientations, la lecture est actuellement perçue comme un processus de langage actif, dynamique, interactif, communicatif et qui construit du sens. De fait, le mécanisme de lecture est à présent envisagé tel un processus actif et dynamique à l’inverse d’un phénomène linéaire ou statique. »

Sachant que ce qui est interactif est nécessairement actif et non linéaire, que ce qui est dynamique est nécessairement non statique et que ce qui est communicatif construit nécessairement du sens, on pourrait se contenter d’écrire que « la lecture est actuellement perçue comme un processus langagier dynamique, interactif et communicatif ». Il est utile ensuite de développer cette idée en expliquant ce qui caractérise un processus dynamique et interactif et de l’étayer en montrant ce qui permet de dire que la lecture est bel et bien dynamique et interactive. Répéter la phrase en la reformulant légèrement peut donner l’illusion qu’on en a donné une explication… mais cela ne permet pas de communiquer ses idées efficacement.

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LFLTR 1550 – Les stéréotypes, le comique et l’ironie https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lfltr-1550-les-stereotypes-le-comique-et-lironie/ https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lfltr-1550-les-stereotypes-le-comique-et-lironie/#respond Tue, 09 Jul 2013 16:39:17 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=27153 Lire la suite ]]> (travail d’étudiant)

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Vivre sans idées reçues, sans lieux communs, sans stéréotypes ; écrire sans clichés n’est pas possible de nos jours et ne l’a jamais été.  Qu’ils soient bons ou mauvais, ou même les deux, les stéréotypes nous mènent la vie dure depuis bien longtemps.  D’aucuns disent qu’ils sont bons mais qu’il faut éviter d’en faire mauvais usage, d’autres soutiennent qu’ils sont mauvais et qu’il faudrait alors en faire bon usage. Souvent assimilés à une banalité, une répétition de faits déjà ancrés dans les esprits, les stéréotypes ont aussi une connotation péjorative. L’ironie, elle aussi, est dans les mœurs depuis bien longtemps. Cette forme de comique connaît elle aussi ses détracteurs et n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur. Cette moquerie simple, mais parfois destructrice, se sert même quelquefois de clichés pour justifier son caractère drôle. Nous essayerons ci-dessous de voir quels liens unissent et séparent ces deux idées, tout d’abord en définissant au mieux chacune d’elles puis en mettant en exergue leurs ressemblances.

(…)

Le comique « fin » n’est pas nécessairement meilleur que le comique « grossier ». La plus grande différence est que le comique « fin » est basé uniquement sur le littéraire tandis que dans le comique « grossier » interviennent des traits extra-littéraires (comme le comique du geste, comique de grimaces, etc.).

(…)

L’ironie est en somme une discipline placée sous l’idée « d’une main de fer dans un gant de velours ». Elle devient comique quand elle implique un paradoxe et quand le locuteur montre un certain détachement par rapport à ses dires. Il y a toujours une moquerie dans l’ironie, une fausse candeur ; mais cela peut parfois être très destructeur. L’ironie est très subjective et personnelle, elle est faite de sous-entendus mais elle doit être partagée sinon elle reste fade. Pour que l’ironie soit de l’humour, il faut qu’il y ait plusieurs parties en présence et plusieurs qui le comprennent.

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Vivre sans idées reçues, sans lieux communs, sans stéréotypes#phrase incomplèteLe problème d'incomplétude vient du problème de #typographie : l'utilisation d'une virgule éviterait l'impression que la phrase n'est pas terminée ; écrire sans clichés n’est pas possible#posture #argumentationIl manque ici une modalisation : il s'agit d'une affirmation dont on ne connaît pas la source ni la portée. Il s'agit d'une affirmation présentée comme une vérité universelle... de nos jours#postureL'expression 'de nos jours' participe à l'impression moralisatrice et généralisante qui se dégage de cette phrase. et ne l’a jamais été#postureL'utilisation du 'jamais' renforce encore le côté généralisant du propos..  Qu’ils soient bons ou mauvais#terme incorrectOn ne peut pas parler de 'bons' ou 'mauvais' stéréotypes. Par contre, un stéréotype peut effectivement être 'positif' ou 'négatif'., ou même les deux, les stéréotypes nous #postureLa présence du 'nous', incluant l'auteur et son lectorat, ne convient pas à l'attitude neutre et distanciée que l'on attend dans ce type de travail. Voir la proposition de reformulation dans l'info-bulle suivantemènent la vie dure#registreIl s'agit d'une expression relativement familière. Sa présence est en lien avec le problème général de #posture. R Le phénomène des stéréotypes a toujours été complexe et difficile à approcher (par exemple) depuis bien longtemps#posture #registre #terme imprécisL'expression 'bien longtemps' est à la fois généralisante, peu précise et familière..  D’aucuns#sourceQui sont ces 'd'aucuns' ? disent qu’ils#cohésionMême si l'on peut deviner que ce 'ils' se rapporte aux stéréotypes, ce dernier renvoie, d'un point de vue syntaxique, à 'd'aucuns'. Ceci rend la phrase peu claire. R disent que ces stéréotypes... sont bons mais qu’il faut éviter d’en faire mauvais usage#contenu non pertinent #info manquanteQue signifierait 'faire mauvais usage d'un bon stéréotype' ?d’autres#sourceQui sont ces 'autres' ? soutiennent qu’ils sont mauvais et qu’il faudrait alors en faire bon usage#contenu non pertinent #info manquanteQue signifierait 'faire bon usage d'un mauvais stéréotype' ?. Souvent assimilés à#terme incorrectUn stéréotype n'est pas 'assimilé à une banalité'. Il serait plus correct de dire que les stéréotypes sont souvent R construits à partir de banalités etc. une#morphème gramm #ortho grammIl serait plus correct d'utiliser le pluriel R des banalités banalité, une#ponctuation #morphème grammSi l'objectif du scripteur est de définir la banalité comme une 'répétition de faits...', il serait plus clair de mettre ce propos entre parenthèses. S'il s'agit d'ajouter un élément, il conviendrait alors d'écrire R (ou) à une répétition de faits... répétition de faits déjà ancrés dans les esprits, les stéréotypes ont aussi#argumentationL'utilisation de 'aussi' sous-entend que ce qui précède n'est pas péjoratif. Or le rapport entre les différentes connotations du terme 'stéréotype' n'est pas clair... une connotation péjorative. L’ironie#ponctuation #connecteurUn nouveau concept est amené sans que l'on ait d'indice de balisage pour ménager la transition. Il s'agirait de créer un nouveau paragraphe et d'utiliser un connecteur plus explicite. R L'ironie, quant à elle, ..., elle aussi, est dans les mœurs#terme imprécis #registreR est une pratique répandue depuis bien longtemps#terme imprécis #registrecf. info-bulle plus haut. Cette forme de comique connaît elle aussi ses détracteurs et n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur#postureIl y a ici un jugement personnel derrière l'expression 'à sa juste valeur' (le scripteur semble critiquer les détracteurs de l'ironie qui sous-estimeraient sa valeur).Cette#cohésionA quoi renvoie le 'cette' ? A l'ironie, qui serait alors définie comme une 'moquerie simple' ? moquerie simple#collocationQu'entend-on par 'moquerie simple' ? S'agit-il d'une définition de l'ironie ?, mais parfois destructrice#terme incorrect #postureIl s'agit d'un terme très fortement connoté, emphatique. , se sert même#posturePourquoi utiliser le modalisateur 'même' ? Pour renforcer l'emphase ? Dans quel but ? quelquefois de clichés pour justifier#terme incorrect #posture #contenu non pertinentIl est erroné de dire que la moquerie (une attitude, un phénomène) chercherait à 'justifier' quelque chose. En supposant que l'on serait d'accord sur le fond, on pourrait reformuler comme ceci : R Le caractère comique de cette moquerie réside parfois dans le recours aux clichés son caractère drôle#terme imprécis #collocationL'association 'caractère drôle' ne fonctionne pas comme une collocation 'standard' faisant sens. R son caractère comiqueNous essayerons ci-dessous#ponctuationLe scripteur semble conclure cette introduction. Sans doute un passage à la ligne permettrait-il de mieux comprendre la transition. de voir quels liens unissent et séparent#collocationOn ne peut pas dire que des 'liens séparent' deux choses. R et les éléments qui distinguent ces deux idées#cohésion #terme imprécisOn est un peu perdu : s'agit-il bien de comparer stéréotypes et ironie ? Le terme 'idées' n'est pas suffisamment précis non plus. R ces deux ressorts comiques, tout d’abord en définissant au mieux chacune d’elles puis en mettant en exergue leurs ressemblances#info manquanteLe début de la phrase évoque ce qui pourrait 'séparer' les deux notions ; or la phrase se termine en évoquant uniquement les ressemblances..

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Le comique « fin » n’est pas nécessairement meilleur que le comique « grossier ». La plus grande différence est que le comique « fin » est basé uniquement sur le littéraire tandis que dans le comique « grossier » interviennent des traits extra-littéraires (comme le comique du geste, comique de grimaces, etc.).

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L’ironie est en somme une discipline placée sous l’idée « d’une main de fer dans un gant de velours ». Elle devient comique quand elle implique un paradoxe et quand le locuteur montre un certain détachement par rapport à ses dires. Il y a toujours une moquerie dans l’ironie, une fausse candeur ; mais cela peut parfois être très destructeur. L’ironie est très subjective et personnelle, elle est faite de sous-entendus mais elle doit être partagée sinon elle reste fade. Pour que l’ironie soit de l’humour, il faut qu’il y ait plusieurs parties en présence et plusieurs qui le comprennent.

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LROM 1221 – Analyser la variation phonétique (1) https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lrom-1221-analyser-la-variation-phonetique/ https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lrom-1221-analyser-la-variation-phonetique/#respond Tue, 09 Jul 2013 05:57:19 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=26673 Lire la suite ]]> La phrase suivante a été prononcée par un locuteur liégeois :
« à cause des rideaux, il y a peu de lumière qui entre dans la maison ». [a.kos.dE.Ri.do.ja.p2t.ly.mjER.kja~t.da~.la.me :zO~]

Etablissez pour cette phrase une prononciation en français de référence. Faites ensuite la liste des divergences entre la prononciation fournie et celle de référence, et décrivez articulatoirement chacune de ces divergences (en regroupant les variantes de manière raisonnée). Finalement, évaluez si cette prononciation appartient à un usage formel ou informel, et dites pourquoi.

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Il s’agit d’une conversation plutôt informelle puisque le locuteur ne prononce pas certains phonèmes, ce qui rend la prononciation plus facile et plus rapide.

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ll s’agit d’une conversation plutôt informelle puisque le locuteur ne prononce pas certains phonèmes#info manquantePréciser de quels phonèmes il s’agit., ce qui rend la prononciation plus facile et plus rapide.

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LROM 1311 – La standardisation des langues (1) https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lrom-1311_la-standardisation-des-langues_1/ Thu, 02 May 2013 08:39:12 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=15743 Lire la suite ]]> (a) Quelles sont les langues romanes vivantes (‘langue’ étant pris au sens de faisceau de dialectes apparentés) qui n’ont pas débouché sur une variété standard bien institutionnalisée ?

(b) Parmi toutes celles-ci, laquelle a le moins fait l’objet d’un travail de standardisation ?

(c) Pour quelles raisons, à votre avis, n’a pas eu lieu ce travail ?

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Le rhéto-frioulan présente un groupe de variétés de langue qui peut se diviser en trois groupes : le romanche, le ladin et le frioulan. Ces groupes se situent dans des pays différents (Suisse pour le Romanche et Italie pour le ladin & frioulan. Ce facteur ne favorise pas la standardisation.

De plus, surtout pour le romanche, ces variétés sont assez morcelées (en Suisse, dans le canton des Grisons où on parle le romanche, il y a des zone italophone & germanophone entre les zones où on parle le romanche). Ce facteur ne favorise pas non plus la standardisation.

Ce morcellement est du aux différentes invasions et au dynamisme des dialectes vénète et lombard. Différents facteurs impliquent donc cette non-standardisation : le fait que cet ensemble de parlers se découpent en 3 groupes, que ces groupes se trouvent en de différents pays, et enfin le morcellement même de ces groupes qui ne présentent pas une étendue géographiquement homogène (exception du frioulan).

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Le rhéto-frioulan présente#terme incorrectLe verbe être suffit. On observe ici sans doute un effet d'hyper-correctisme. R 'Le rhéto-frioulan est un groupe' un groupe de variétés de langue#ortho grammR 'variétés de langues' qui peut se diviser en trois groupes#terme imprécisIl convient d'éviter la confusion entre les différents types de regroupement évoqués. R 'qui peut lui-même se diviser en trois sous-groupes' : le romanche, le ladin et le frioulan. Ces groupes#terme incorrectCeci induit à nouveau une confusion possible. R 'Ces langues' se situent#terme incorrectA partir du moment où l'on utilise le bon terme comme sujet ('langues' au lieu de 'groupes'), le verbe approprié est différent. R 'sont parlées' ou éventuellement 'se répartissent' dans des pays différents (Suisse#morphème grammR 'en Suisse' pour le Romanche#typographieLes langues ne prennent pas de majuscule (on observe en plus une incohérence, puisque le scripteur a par ailleurs eu recours aux minuscules pour les langues). R 'le romanche' et Italie#morphème grammR 'en Italie' pour le ladin &#registre #morphème gramm #typographieL’esperluette n’est pas pertinente pour remplacer le 'et' dans un texte suivi. De plus, il manque un article pour 'frioulan'. frioulan#typographieIl faut fermer la parenthèse (ouverte après 'différents') après 'frioulan'.Ce facteur#cohésion #info manquanteLe facteur en question n’est pas formulé explicitement alors que le scripteur utilise un 'ce' comme si c’était le cas ne favorise pas la standardisation.

De plus, surtout pour le romanche#ordre illogique #cohésionPlacer l’incise ici crée une manque de clarté dans le propos. On mélange propos général et exemple particulier. R voir plus loin la reformulation complète de la phrase, ces variétés sont assez morcelées (en Suisse, dans le canton des Grisons où on parle le romanche, il y a des zones italophone &#registre #typographieL’esperluette n’est pas pertinente pour remplacer le 'et' dans un texte suivi. germanophone entre les zones où on parle le romanche).#tournure confuse #connecteurOn gagnerait en clarté à présenter explicitement le contenu des parenthèses comme un exemple de morcellement, dans une phrase indépendante. R ‘En ce qui concerne le romanche, par exemple, on constate qu’il est parlé en Suisse dans diverses zones du canton des Grisons, mais que ces zones sont séparées par des zones italophones et germanophones.’ Ce facteur#cohésionCe n'est pas suffisamment explicite, il faut préciser de quel facteur il s'agit (d'autant que la phrase qui précède était longue). R 'Ce morcellement' ne favorise pas non plus la standardisation.

Ce morcellement#ordre illogique #connecteurLe scripteur vient de ‘conclure’ en faisant le lien entre le morcellement et l’absence de standardisation, puis revient sur la description du morcellement. Il conviendrait de faire remonter ce paragraphe ou, au minimum, de le connecter à ce qui précède en précisant qu'il s'agit d'un ajout. R 'Précisons que le morcellement, dans ce cas, est dû aux...' est du#ortho lex #nouvelle orthoL'article 'du' ne prend pas d'accent tandis que le participe passé de devoir, oui. Même si l'on applique les nouvelles conventions orthographiques, où l'accent circonflexe sur le 'u' disparait systématiquement, cet accent est maintenu précisément sur le 'dû' de 'devoir' pour éviter la confusion de ces homonymes fréquents. R 'est dû aux' aux différentes invasions et au dynamisme des dialectes vénète et lombard. Différents facteurs#ponctuationOn arrive à la conclusion ; il serait plus pertinent de faire un passage à la ligne. impliquent donc cette#cohésionLe scripteur a évoqué la standardisation plus haut mais a ensuite reparlé du morcellement, ce qui rend l’utilisation du 'cette' erronée. non-standardisation : le fait que cet ensemble de parlers se découpent en 3 groupes, que ces groupes se trouvent#terme imprécisR 'sont localisés' ou 'se retrouvent' en de#morphème grammR 'sur' ou 'dans' (selon le verbe qui précède) différents pays, et enfin le morcellement même de ces groupes qui ne présentent pas une étendue géographiquement homogène#collocationR 'qui ne sont pas présents sur un territoire géographique(ment) homogène' (exception du #collocationR 'exception faite du...'frioulan).

 

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LROM 1222 – La palatalisation https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lrom-1222_la-palatalisation/ Thu, 02 May 2013 08:15:54 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=15603 Lire la suite ]]> Peut-on considérer que la palatalisation est un phénomène de renforcement consonantique ? Justifiez votre réponse à l’aide d’au moins trois arguments.

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Oui la palatalisation est un phénomène de renforcement consonantique.

La consonne se renforce en position forte (initiale ou post-consonantique), car elle bénéficie de plus d’énergie et on sait que la palatalisation peut avoir lieu en position forte : il y a donc bien un renforcement consonantique lors de la palatalisation. De plus, une consonne peut se palataliser en position faible (post-vocalique) et dans ce cas, il y a apparition d’un yod de transition qui renforce la consonne et l’aide ainsi à se palataliser en lui donnant plus d’énergie.

Lorsque les consonnes K et G se palatalisent elles subissent une assibilation qui est le passage d’une consonne vers un son plus complexe, donc la consonne se renforce en se palatalisant : Kj >> TSj (T+S), Gj >> DZj  (D+Z).

La palatalisation est le renforcement de la consonne vers le voile du palais (vers le yod qui est le son palatal par excellence), donc il y a  renforcement de la consonne grâce au yod.

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Oui la palatalisation est un phénomène de renforcement consonantique.

La consonne se renforce en position forte#information manquante #connecteurLa palatalisation touche aussi des consonnes en position faible. R 'se renforce notamment en position forte' (initiale ou post-consonantique), car#connecteurCe n'est pas tout à fait parce qu'elle bénéficie de plus d'énergie articulatoire en position forte que que la consonne se renforce. Le renforcement est une tendance générale qui se marque d'autant plus facilement/précocement qu'un son est déjà articulé avec une certaine énergie. elle bénéficie de plus d’énergie et on sait que#connecteur Le choix du connecteur surprend : on s'attend à l'ajout d'un élément qui vient soutenir la logique de l'argumentation ('on a X et on sait par ailleurs que Y, donc on peut en conclure Z'). Or ce qui suit ne fait pas avancer l'explication. la palatalisation peut avoir lieu en position forte : il y a donc bien un renforcement#tautologie En résumé, le scripteur dit 'la consonne se renforce ; il y a donc bien un renforcement'. consonantique lors de la palatalisation. De plus#connecteurLe 'de plus' sous-entend qu'on vient compléter l'argumentation précédente. Or le scripteur commence plutôt à développer un autre cas de figure. R 'A côté de cela, la palatalisation peut aussi toucher des consonnes en position faible', une consonne peut se palataliser en position faible (post-vocalique) et dans ce cas#connecteur #argumentationOn s'attend à une explication qui opposerait consonnes en position forte et consonnes en position faible. Or ce qui suit introduit un élément descriptif mais pas explicatif., il y a apparition d’un yod de transition#argumentation #contenu non pertinentL'apparition du yod de transition est une 'conséquence' de la palatalisation et non la cause du renforcement de la consonne. qui renforce la consonne et l’aide ainsi à se palataliser#contenu non pertinentLe yod de transition n'est pas la cause mais la conséquence du renforcement. Il 'aide', par sa présence, à la prononciation de la consonne palatalisée qui le suit, en 'ramenant' le lieu d'articulation en zone palatale. en lui donnant plus d’énergie.

Lorsque les consonnes K et G se palatalisent elles subissent une assibilation#détail inutileL'évocation de l'assibilation n'est pas nécessaire pour l'argumentation. Il s'agit d'une conséquence de la palatalisation. qui est le passage d’une consonne vers un son plus complexe, donc#connecteur #argumentationLe renforcement n'est pas une conséquence de l'assibilation, pas plus que cette dernière n'est un élément explicatif de la présence d'un renforcement. la consonne se renforce en se palatalisant : Kj >> TSj (T+S) ; Gj >> DZj (D+Z).

La palatalisation est le renforcement de la consonne vers#collocation impropreOn ne peut pas parler de 'renforcement vers' une zone articulatoire. La palatalisation est un déplacement du lieu d'articulation vers la zone centrale du palais, doublé d'une fermeture. R cf. plus loin le voile du palais#terme incorrect #contenu non pertinentQuand on parle de 'zone palatale', on évoque le palais 'dur', au centre, et non le voile du palais, situé à l'arrière de la bouche. R 'la palatalisation est le déplacement de l'articulation de la consonne vers la zone palatale (palais dur), où s'articule le yod' (vers le yod qui est le son palatal par excellence), donc il y a  renforcement#tautologieEn résumé, le scripteur dit 'La palatalisation est un renforcement donc il y a renforcement'. de la consonne grâce au yod#contenu non pertinent #argumentationCe n'est pas le yod qui crée le renforcement (cf. explications plus haut)..

 

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LFLTR 1120 – La guerre et le monde homérique https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lfltr-1120_la-guerre-et-le-monde-homerique/ Thu, 02 May 2013 08:00:29 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=15563 Lire la suite ]]> Après avoir  brièvement présenté l’Iliade et l’Odyssée, montrez les implications sociales et politiques de la guerre sur le monde homérique. Vous répondrez en 300 mots environ (marge de 10% autorisée).

‘Le monde d’Homère’ (in Bernard LEGRAS, Éducation et culture dans le monde grec. VIIIe siècle av. J.-C.- IVe siècle ap. J .C., Armand Colin, 2002, collection ‘Cursus – Histoire’, pp. 4-10)

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Quant à l’Odysée, le thème principal est le retour d’Ulysse dans sa patrie, Ithaque après un voyage agité par de nombreux obstacles. L’Odysée représente le combat personnel d’Ulysse qui à son retour tue les prétendants à la couronne ainsi que ceux de sa femme. Le thème de la guerre n’est donc pas tout à fait absent du poème.

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(…) Quant à l’Odysée#ortho lexAttention, le terme est correctement orthographié dans la question ! R 'Odyssée'le thème#rupture de constructionAnacoluthe (le sujet grammatical de la phrase doit être l'objet qui est introduit par 'Quant à'). R 'Quant à l'Odyssée, elle a pour thème principal le retour...' principal est le retour d’Ulysse dans sa patrie, Ithaque#ponctuationIl s'agit d'une incise qui devrait être encadrée de virgules. R 'dans sa patrie, Ithaque, après...' après un voyage agité par#collocationR 'un voyage parsemé de nombreux obstacles' ou simplement 'un voyage agité' de nombreux obstacles. L’Odysée#ortho lexAttention, le terme est correctement orthographié dans la question ! R 'Odyssée' représente#terme incorrectR 'relate' le combat personnel d’Ulysse qui à son retour#ponctuationIl s'agit d'une incise qui devrait être encadrée de virgules R 'qui, à son retour, tue...' tue les prétendants à la couronne ainsi que ceux de sa femme#rupture de constructionZeugme grammatical ('prétendre à qqch' + 'prétendant de qqun') R 'tue les prétendants de sa femme, qui briguaient également la couronne' par exemple.. Le thème de la guerre n’est donc#info manquanteLa présence du 'donc' suggère que la conclusion arrive en toute logique. Or le raisonnement est très implicite et demande au lecteur de combler les manques. pas tout à fait absent du poème.

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LFLTR 1120 – La polémique des libertins (1) https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lfltr-1120_la-polemique-des-libertins_1/ Thu, 02 May 2013 07:40:41 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=15513 Lire la suite ]]> Expliquez en quelques mots la phrase suivante : « On les appelle ‘libertins’. Le mot appartient d’ailleurs au langage de la polémique. Il veut être injurieux » De quelle polémique s’agit-il et pourquoi est-ce injurieux ?

Le XVIIe siècle est, dans l’ensemble de l’Europe, une époque de restauration des hiérarchies civiles et ecclésiastiques, aussi bien que des valeurs traditionnelles dans le domaine de la morale et de la religion. Mais derrière ce retour à l’ordre existe une famille d’esprits qui ne sont pas d’accord avec leur siècle, et qui placent très haut l’indépendance de la pensée. On les appelle « libertins ». Le mot appartient d’ailleurs au langage de la polémique. Il veut être injurieux. Et, d’autre part, il est d’une grande confusion car il s’applique aussi bien à certains jeunes débauchés de la noblesse, qui refusent d’adhérer à l’ordre moral, qu’à certains philosophes dont le souci de liberté philosophique s’associe à une profonde horreur du scandale.

Il est nécessaire d’étudier ces deux sortes de libertinage, de marquer la place qu’elles occupent dans un monde demeuré chrétien. On le fera en plaçant au centre de cette enquête la France, où ces mouvements ont été particulièrement vifs et importants, mais sans oublier les apports, d’une efficacité capitale, de l’Angleterre et de l’Italie. D’autre part, on exposera la pensée des « libertins » philosophes, pour fixer leur véritable position en face de l’ordre civil et de l’orthodoxie.

Originairement, le libertinage est une « licence de l’esprit qui rejette les croyances religieuses », et les libertins du XVIIe siècle peuvent être considérés comme les ancêtres directs des « rationaux », puis des philosophes de l’âge des Lumières. Après la mort de Louis XIV, qui déchaine des forces depuis longtemps contenues, la Régence1 donne libre cours à un épicurisme plus pratique que spéculatif : ce n’est pas l’irréligion qui caractérise d’abord les roués2, mais une propension sans frein à la débauche. Le mot de libertinage prend alors des acceptions de plus en plus flottantes, jusqu’à désigner, pour finir, toute frivolité ou liberté de comportement. Pour en trouver une définition un peu précise, il faut avoir recours à la production romanesque du XVIIIe siècle : de Crébillon fils à Duclos et à Choderlos de Laclos, il se développe en effet une sorte de théorie du libertinage, mise en action par des personnages calculateurs et épris d’analyse. Qu’on les nomme « petits-maîtres », « fats » ou « caillettes », ces libertins sont issus de la réalité sociale, sans qu’on puisse dire qu’ils la reflètent purement et simplement : ils possèdent l’autonomie et la cohérence de types littéraires qui introduisent des principes d’explication dans la confusion des choses et qui ont la passion d’ordonner le monde sous leur regard.

Antoine Adam & Robert Abirached, in Encyclopaedia Universalis

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Les ‘libertins’ sont des personnes qui ne suivent pas les lois de la religion. Il s’agit de libres penseurs qui prônent l’indépendance de la pensée et qui s’opposent à la pureté, à la chasteté. Or, le XVIIe siècle est une époque de restauration, de retour à l’ordre dans le domaine civil, religieux ou encore moral. Elle accorde beaucoup d’importance aux valeurs traditionnelles.

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Les ‘libertins’ sont des personnes qui ne suivent pas les lois#terme trop général #collocation impropreR 'les préceptes de la religion' de la religion. Il s’agit de libres penseurs qui prônent l’indépendance de la pensée#tautologieC'est la définition même de 'libre penseur'. Eventuellement, on aurait pu mettre cette information entre parenthèse, à titre explicatif. R 'libres penseurs (des personnes qui prônent l'indépendance de la pensée)' et qui s’opposent à la pureté, à la chasteté#contenu non pertinent #collocation impropreOn ne peut pas vraiment dire que l’on s’oppose à la pureté en tant que telle. R 'rejettent la règle de chasteté' (par exemple)Or,#typographie'Or' est une conjonction de coordination qui ne peut pas être suivie d’une virgule, sauf pour placer une incise comme dans 'Or, quelles que soient les circonstances, il est impossible de…', par exemple. R 'Or le XVIIe siècle est..' le XVIIe siècle est une époque de restauration, de retour à l’ordre dans le domaine civil, religieux ou encore moral. Elle accorde beaucoup d’importance aux valeurs traditionnelles.

Remarque générale sur ce passage#info manquanteGlobalement, le raisonnement est trop implicite.

 

 

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LFLTR 1120 – La polémique des libertins (2) https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lfltr-1120_la-polemique-des-libertins_2/ Thu, 02 May 2013 07:28:11 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=15453 Lire la suite ]]> Expliquez en quelques mots la phrase suivante : « On les appelle ‘libertins’. Le mot appartient d’ailleurs au langage de la polémique. Il veut être injurieux » De quelle polémique s’agit-il et pourquoi est-ce injurieux ?

Le XVIIe siècle est, dans l’ensemble de l’Europe, une époque de restauration des hiérarchies civiles et ecclésiastiques, aussi bien que des valeurs traditionnelles dans le domaine de la morale et de la religion. Mais derrière ce retour à l’ordre existe une famille d’esprits qui ne sont pas d’accord avec leur siècle, et qui placent très haut l’indépendance de la pensée. On les appelle « libertins ». Le mot appartient d’ailleurs au langage de la polémique. Il veut être injurieux. Et, d’autre part, il est d’une grande confusion car il s’applique aussi bien à certains jeunes débauchés de la noblesse, qui refusent d’adhérer à l’ordre moral, qu’à certains philosophes dont le souci de liberté philosophique s’associe à une profonde horreur du scandale.

Il est nécessaire d’étudier ces deux sortes de libertinage, de marquer la place qu’elles occupent dans un monde demeuré chrétien. On le fera en plaçant au centre de cette enquête la France, où ces mouvements ont été particulièrement vifs et importants, mais sans oublier les apports, d’une efficacité capitale, de l’Angleterre et de l’Italie. D’autre part, on exposera la pensée des « libertins » philosophes, pour fixer leur véritable position en face de l’ordre civil et de l’orthodoxie.

Originairement, le libertinage est une « licence de l’esprit qui rejette les croyances religieuses », et les libertins du XVIIe siècle peuvent être considérés comme les ancêtres directs des « rationaux », puis des philosophes de l’âge des Lumières. Après la mort de Louis XIV, qui déchaine des forces depuis longtemps contenues, la Régence1 donne libre cours à un épicurisme plus pratique que spéculatif : ce n’est pas l’irréligion qui caractérise d’abord les roués2, mais une propension sans frein à la débauche. Le mot de libertinage prend alors des acceptions de plus en plus flottantes, jusqu’à désigner, pour finir, toute frivolité ou liberté de comportement. Pour en trouver une définition un peu précise, il faut avoir recours à la production romanesque du XVIIIe siècle : de Crébillon fils à Duclos et à Choderlos de Laclos, il se développe en effet une sorte de théorie du libertinage, mise en action par des personnages calculateurs et épris d’analyse. Qu’on les nomme « petits-maîtres », « fats » ou « caillettes », ces libertins sont issus de la réalité sociale, sans qu’on puisse dire qu’ils la reflètent purement et simplement : ils possèdent l’autonomie et la cohérence de types littéraires qui introduisent des principes d’explication dans la confusion des choses et qui ont la passion d’ordonner le monde sous leur regard.

 Antoine Adam & Robert Abirached, in Encyclopaedia Universalis

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La société européenne du XVII siècle renoue avec les traditions et restaure les hiérarchies civiles et religieuses qu’il y avait avant. Mais un certain groupe de personne ce détache de cette société, on les nomme ‘les libertins’. Ce mot provient du langage de la polémique car il sucite un débat vif et des critiques, ce qui provoque la marginalisation de ces personnes qui ne suivent pas le model traditionnel. Ce mot ‘libertin’ veut aussi être injurieux étant donné qu’il s’oppose à la société, ce qui provoque des injures à son égard.

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La société européenne du XVII siècle renoue avec les traditions et restaure les hiérarchies civiles et religieuses qu’il y avait avant#registre inapproprié #terme incorrect #info manquanteL'expression relève plutôt d'un langage familier. Il s'agit aussi d'une forme de pléonasme : les verbes 'renouer' et 'restaurer' suggèrent déjà que l’on remet en place quelque chose qui était présent avant. Eventuellement, on précisera la période dont sont issues ces traditions et ces hiérarchies.. Mais un certain groupe de personne ce#ortho grammHomonymes. R 'se' détache de cette société, on les nomme ‘les libertins’. Ce mot provient#terme incorrectR 'relève' du langage de la polémique car#connecteur #tautologieLe 'car' sous-entend que l’on va donner une explication. Or on ne fait que conforter l’idée de polémique en évoquant des débats et des critiques. il#cohésionOn ne peut pas dire que c'est le mot qui suscite le débat. Il s'agit de la philosophie, des comportements, des propos des libertins qui génèrent la polémique. sucite#orthographe lexicaleR 'suscite' un débat vif et des critiques, ce qui#cohésionL'antécédent du 'ce qui' n'est pas clair. Est-ce le débat qui provoque la marginalisation ? Les critiques ? Autre chose ? provoque la marginalisation de ces personnes qui ne suivent pas le model#orthographe lexicaleR 'modèle' traditionnel. Ce mot ‘libertin’ veut aussi être injurieux étant donné qu’il#cohésionLe 'il' renvoie normalement à 'ce mot' mais il est ici utilisé comme s’il renvoyait à la personne du libertin. C'est bien ce dernier et non le mot qui s'oppose à la société. s’oppose à la société, ce qui provoque des injures à son égard.

Remarque générale sur la dernière phrase#argumentation #information manquante #reprise de l'informationLa logique sous-jacente n'est pas claire et est trop implicite, ce qui rend le raisonnement presque incompréhensible.

 

 

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LFLTR 1550 – Les descriptions dans les romans réalistes (2) https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lfltr-1550_les-descriptions-dans-les-romans-realistes_2/ Thu, 02 May 2013 07:12:06 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=15423 Lire la suite ]]> Selon l’extrait de D. Kunz Westerhoff ci-dessous, quelles sont les fonctions attribuées aux descriptions dans le réalisme et particulièrement dans les romans ? Dans quelle mesure ces fonctions correspondent-elles aux notions d’effet de réel et d’illusion référentielle décrites par Barthes ? Explicitez votre réponse (taille maximum de la réponse : 1 page)

« (…) la littérature du XIXe siècle ne fait pas des événements historiques un simple arrière-plan, un décor de l’action fictionnelle. Elle les place au cœur des intrigues et interroge, à partir de la représentation des personnages, des rapports politiques et sociaux. Dans le roman, genre par excellence du réalisme, une forme s’impose plus particulièrement et prend un essor extraordinaire au XIXe s. : la description. Alors qu’elle avait un rôle secondaire, ornemental ou didactique, sous l’Ancien Régime, la description moderne devient le mode majeur de présentation du réel. Toutefois, il s’agit de différencier et d’historiciser diverses stratégies réalistes.
Chez Balzac, le réalisme vise à expliquer le monde social et à parvenir à un savoir total. Une dialectique s’instaure dès lors entre le particulier et le général. Les personnages, individus singuliers, ne sont décrits qu’à partir de leurs coordonnées spatio-temporelles, avec un grand luxe de détails concrets. Cependant, la description revêt une fonction symbolique : les personnages sont typifiés, les choses servent d’indice d’une catégorie de personnalités, d’une classe sociale, d’un milieu. Le narrateur balzacien accumule des éléments contradictoires, parce qu’il ne vise pas une vérité référentielle, mais une vraisemblance fondée sur des stéréotypes culturels et sur des causalités sociales. Dans ce monde fictionnel saturé de sens, tout fait signe. L’induction et la déduction sont également sollicitées pour saisir la globalité du contexte social : tout comme le scientifique peut reconstituer un squelette entier à partir d’un fragment, le romancier peut englober souverainement la réalité humaine à partir d’un détail significatif. Cette fonction d’indice attribuée aux objets jouera un rôle central dans l’apparition du genre policier, qui naît au milieu du XIXe siècle.
À l’inverse de ce réalisme « objectif », Stendhal met en œuvre un réalisme subjectif, qui se construit à partir des perceptions partielles des personnages. Ce n’est pas une totalité du savoir qui est visée, mais un idéal individuel largement héroïsé, fondé sur une vérité du sujet et de ses affects. Toute vérité objective échappe aux protagonistes, qui ne perçoivent les événements que de leur point de vue, naïf et limité, selon des focalisations narratives que le critique Georges Blin a nommées « restrictions de champ ». Dans La Chartreuse de Parme, la bataille de Waterloo n’est appréhendée que par les états perceptifs, hétérogènes et décousus, du héros : toutefois, l’immédiateté des sensations, l’absence d’unité logique et temporelle, la déliaison des actions narratives disent quelque chose de la chute de l’empire napoléonien, bien que ce ne soit pas sur le mode d’un savoir explicatif. Ainsi, une conception éminemment moderne du réel se met en place, fondée sur le hasard, l’accident, le fait particulier. Les fractures de l’Histoire rompent l’idéalisme d’un savoir objectif et universel. En lieu et place d’une omniscience narrative, c’est une conscience passive des sensations qui s’impose, où le réel se présente dans les défaillances du sens. (…) »

D. Kunz Westerhoff, « Histoire littéraire des XIXe – XXIe siècles », cours sur « L’effet de réel » du 16 mars 2007, Université de Lausanne, résumé disponible en ligne : http://www.unil.ch/fra/page43149.html

 

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Sous l’Ancien Régime, la description avait un rôle secondaire mais depuis le XIXe s. elle est placée au cœur des intrigues. Dans le roman, la description s’impose, elle devient le « mode majeur de présentation du réel »

Chez Balzac (réalisme « objectif »), les personnages sont décrits avec beaucoup de traits mais la description a une fonction symbolique : typifier les personnages. Il y a une accumulation d’éléments contradictoires car il ne recherche pas une vérité mais une vraisemblance. L’induction et la déduction sont importantes pour comprendre le contexte.

 

 

Dans le réalisme « subjectif », cela se construit à partir des perceptions partielles. Peu de descriptions, pas beaucoup de mode explicatif mais justement, le réel se « présente dans les défaillances du sens ».

Pour Barthes, les descriptions sont à la base des connotations insignifiantes d’un point de vue structural mais il se rend compte qu’elles contribuent à l’illusion référentielle, elles mettent en évidence la vraisemblance du récit. L’illusion référentielle c’est un référent sans signifié et donc le signe devient « je suis réel » ce qui donne lieu à l’effet de réel.  Tout cela pour poser les base de la vraisemblance du récit.

L’effet du réel peut aussi se retrouver dans un manque de descriptions car cela laisse place à l’imagination, le lecteur comble les manques en mettant en place un « réel fictif ».

Ces deux sortes de réalisme correspondent aux idées de Barthes.

 

 

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Sous l’Ancien Régime, la description avait un rôle secondaire mais depuis le XIXe s. elle est placée au cœur des intrigues. Dans le roman, la description s’impose, elle devient le ‘mode majeur de présentation du réel’.#sourceil n’est pas précisé que ce 'cadre théorique' est proposé par Kunz Westerhoff R 'D'après D. Kunz Westerhoff...'Chez Balzac (réalisme ‘objectif’), les personnages sont décrits avec beaucoup de traits#terme imprécis #registreL’expression complète est trop généralisante. De plus, 'beaucoup de' relève d'un registre moins soutenu que 'de nombreux', par exemple. R 'par le biais de nombreux traits, comme...' mais#connecteurLe 'mais' indique normalement une opposition alors qu'ici, les deux idées s’enchaînent simplement. L’idée d’opposition présente dans l’extrait de texte fourni et concrétisée par l’utilisation d’un 'cependant' renvoie à l’apparente contradiction entre la profusion de détails concrets et leur utilisation pour créer des types, des catégories symboliques. R 'et' la description a une fonction symbolique : typifier les personnages. Il y a#terme imprécis #connecteurCela manque de précision et il manque un connecteur ou un terme de reprise pour comprendre la logique qui fait passer le scripteur d’une idée à l’autre. R 'Ces éléments de description, accumulés, sont parfois contradictoires, car…' une accumulation d’éléments contradictoires car il ne recherche pas une vérité mais une vraisemblance. L’induction#connecteurRien n'indique comment l'on passe, dans le raisonnement, de l'idée précédente à cette nouvelle idée, ni le rapport que ces deux éléments d'information entretiennent. R 'De plus, l’induction et la déduction sont importantes… ' et la déduction sont importantes pour comprendre le contexte.

Dans le réalisme ‘subjectif’#info manquanteIl s'agit d'un autre type de réalisme, opposé au premier (celui de Balzac) ; il conviendrait de préciser qui sont ses représentants. R 'Dans le réalisme subjectif à la Stendhal, cela…'cela#cohésionL’élément auquel renvoie le 'cela' n’est pas clair : la compréhension du contexte ? la typification des personnages ? se construit à partir des perceptions partielles. Peu de descriptions, pas beaucoup de mode explicatif mais justement, le réel se ‘présente dans les défaillances du sens’.

Pour Barthes, les descriptions sont à la base#terme incorrectBelgicisme. R 'au point de départ' ou 'initialement' des connotations#terme incorrectBarthes évoque la description objective de détails ; on est donc bien dans la dénotation et non dans la connotation. insignifiantes d’un point de vue structural#terme imprécis #info manquanteQue veut-on dire par 'point de vue structural' ? mais il se rend compte qu’elles contribuent à l’illusion référentielle, elles#connecteurIl manque une connexion pour comprendre le rapport entre les différentes parties de cette (longue) phrase. R 'parce qu’elles...' mettent en évidence#terme incorrect #collocationR 'elles donnent au récit une vraisemblance' la vraisemblance du récit. L’illusion référentielle#ponctuationR 'L’illusion référentielle, c’est un référent…' c’est un référent sans signifié#contenu non pertinentCe n’est pas ainsi que l’on peut définir l’illusion référentielle. De plus, le scripteur n’explique pas ce qu’il entendrait par 'référent sans signifié'. et donc#connecteurLe rapport de sens proposé n'est pas pertinent. On ne comprend pas le lien de conséquence entre ce qui précède et ce qui suit. le signe devient ‘je suis réel’#syntaxe incongrue #info manquanteIl est pratiquement impossible de faire sens. ce qui donne lieu à l’effet de réel#tautologieOn ne fait que répéter ce qui a déjà été dit, sans expliquer..  Tout cela pour poser#phrase incomplèteIl n'y a ni sujet, ni verbe principal. les base de la vraisemblance du récit.

L’effet du réel peut aussi se retrouver dans un manque de descriptions car cela laisse place à l’imagination, le lecteur comble les manques en mettant en place un ‘réel fictif’.

Ces deux sortes de réalisme correspondent aux idées de Barthes#info manquanteRaisonnement implicite, manque de précision..

 

 

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LFLTR 1550 – Les descriptions dans les romans réalistes (1) https://sites.uclouvain.be/reflex/analyses-completes/lfltr-1550_les-descriptions-dans-les-romans-realistes_1/ Thu, 25 Apr 2013 13:28:38 +0000 http://sites.uclouvain.be/reflex/?page_id=14403 Lire la suite ]]> Selon l’extrait de D. Kunz Westerhoff ci-dessous, quelles sont les fonctions attribuées aux descriptions dans le réalisme et particulièrement dans les romans ? Dans quelle mesure ces fonctions correspondent-elles aux notions d’effet de réel et d’illusion référentielle décrites par Barthes ? Explicitez votre réponse (taille maximum de la réponse : 1 page)

« (…) la littérature du XIXe siècle ne fait pas des événements historiques un simple arrière-plan, un décor de l’action fictionnelle. Elle les place au cœur des intrigues et interroge, à partir de la représentation des personnages, des rapports politiques et sociaux. Dans le roman, genre par excellence du réalisme, une forme s’impose plus particulièrement et prend un essor extraordinaire au XIXe s. : la description. Alors qu’elle avait un rôle secondaire, ornemental ou didactique, sous l’Ancien Régime, la description moderne devient le mode majeur de présentation du réel. Toutefois, il s’agit de différencier et d’historiciser diverses stratégies réalistes.
Chez Balzac, le réalisme vise à expliquer le monde social et à parvenir à un savoir total. Une dialectique s’instaure dès lors entre le particulier et le général. Les personnages, individus singuliers, ne sont décrits qu’à partir de leurs coordonnées spatio-temporelles, avec un grand luxe de détails concrets. Cependant, la description revêt une fonction symbolique : les personnages sont typifiés, les choses servent d’indice d’une catégorie de personnalités, d’une classe sociale, d’un milieu. Le narrateur balzacien accumule des éléments contradictoires, parce qu’il ne vise pas une vérité référentielle, mais une vraisemblance fondée sur des stéréotypes culturels et sur des causalités sociales. Dans ce monde fictionnel saturé de sens, tout fait signe. L’induction et la déduction sont également sollicitées pour saisir la globalité du contexte social : tout comme le scientifique peut reconstituer un squelette entier à partir d’un fragment, le romancier peut englober souverainement la réalité humaine à partir d’un détail significatif. Cette fonction d’indice attribuée aux objets jouera un rôle central dans l’apparition du genre policier, qui naît au milieu du XIXe siècle.
À l’inverse de ce réalisme « objectif », Stendhal met en œuvre un réalisme subjectif, qui se construit à partir des perceptions partielles des personnages. Ce n’est pas une totalité du savoir qui est visée, mais un idéal individuel largement héroïsé, fondé sur une vérité du sujet et de ses affects. Toute vérité objective échappe aux protagonistes, qui ne perçoivent les événements que de leur point de vue, naïf et limité, selon des focalisations narratives que le critique Georges Blin a nommées « restrictions de champ ». Dans La Chartreuse de Parme, la bataille de Waterloo n’est appréhendée que par les états perceptifs, hétérogènes et décousus, du héros : toutefois, l’immédiateté des sensations, l’absence d’unité logique et temporelle, la déliaison des actions narratives disent quelque chose de la chute de l’empire napoléonien, bien que ce ne soit pas sur le mode d’un savoir explicatif. Ainsi, une conception éminemment moderne du réel se met en place, fondée sur le hasard, l’accident, le fait particulier. Les fractures de l’Histoire rompent l’idéalisme d’un savoir objectif et universel. En lieu et place d’une omniscience narrative, c’est une conscience passive des sensations qui s’impose, où le réel se présente dans les défaillances du sens. (…) »

D. Kunz Westerhoff, « Histoire littéraire des XIXe – XXIe siècles », cours sur « L’effet de réel » du 16 mars 2007, Université de Lausanne, résumé disponible en ligne : http://www.unil.ch/fra/page43149.html

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Selon l’extrait de D. Kunz Westerfhoff, la description a pris un essor extraordinaire au XIXe siècle dans le réalisme et particulièrement dans les romans. Les fonctions attribuées aux descriptions sont multiples. [La fonction générale de la description moderne est « le mode majeur de présentation du réel ». Les descriptions acquièrent aussi des fonctions plus importantes telles qu’une fonction symbolique ou une fonction d’indice dans le genre policier].

Les descriptions, selon Barthes, ont la même fonction générale qui est décrite dans l’extrait, c’est-à-dire de représenter le réel. Les descriptions sont présentes pour donner une impression de réel. Barthes ne nie pas l’existence des fonctions primordiales de la description dans le réalisme car la description du réel est le fondement même du réalisme. Cependant, Barthes, au contraire de D. Kunz Westerhoff, [s’intéresse principalement aux descriptions qui n’apportent rien au récit, soit les détails insignifiants qui ne sont pas nécessaires au lecteur pour comprendre l’histoire]. Ses descriptions qui n’ont ni une fonction symbolique, ni une fonction d’indice, font partie de ce que Barthes nomme « l’effet du réel ».  Ses détails insignifiants, qui peuvent paraître inutiles, sont présents pour accentuer le réel dans l’histoire et ainsi, rendre le récit plus vraisemblable au lecteur.

Bien que D. Kunz Westerfhoff énumère dans cet extrait les fonctions primordiales de la description dans le réalisme, Barthes s’intéresse aux détails insignifiants qui ont pour fonction « l’effet du réel » et ainsi de rendre le récit plus crédible et plus réel au lecteur.

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Selon l’extrait de D. Kunz Westerfhoff, la description a pris un essor extraordinaire au XIXe siècle dans le réalisme et particulièrement dans les romans. Les fonctions attribuées aux descriptions sont multiples. La fonction générale de la description moderne est « le mode majeur de présentation du réel ». Les descriptions acquièrent aussi des fonctions plus importantes telles qu’une fonction symbolique ou une fonction d’indice dans le genre policier#contenu non pertinentLes fonctions évoquées dans la réponse ne sont pas exploitées de la même façon chez tous les auteurs. Or cette réponse laisse entendre, notamment, que 1. la fonction symbolique se retrouve partout, alors qu’elle est plutôt spécifique à des auteurs de la veine de Stendhal et que 2. la fonction d’indice ne se retrouve que dans le genre policier, alors qu’elle est à l’œuvre chez des auteurs comme Balzac..#info manquanteLa consigne est d’expliciter sa réponse et non simplement de citer. Il faut donc décrire, expliquer, illustrer les différentes fonctions.

Les descriptions, selon Barthes, ont la#contenu non pertinentIl n'y a pas qu'une fonction en jeu. même fonction générale qui#morphème gramm« que celle qui » est décrite dans l’extrait, c’est-à-dire de représenter le réel. Les descriptions sont présentes pour donner une impression de réel. Barthes ne nie pas l’existence des fonctions primordiales de la description dans le réalisme car la description du réel est le fondement même du réalisme#tautologieLe raisonnement tourne en rond..

Cependant, Barthes, au contraire de D. Kunz Westerhoff, s’intéresse principalement aux descriptions qui n’apportent rien au récit, soit les détails insignifiants qui ne sont pas nécessaires au lecteur pour comprendre l’histoire.#info manquanteOn n’explique pas réellement en quoi Barthes opère différemment de Kunz Westerhoff. Ses#morphème gramm« Ces » descriptions qui n’ont ni une fonction symbolique, ni une fonction d’indice, font partie de ce que Barthes nomme « l’effet du réel ». Ses#morphème gramm« Ces » détails insignifiants, qui peuvent paraître inutiles, sont présents pour accentuer le réel dans l’histoire et ainsi,#typographieCette virgule n'est pas pertinente. Il faut l'enlever. rendre le récit plus vraisemblable au lecteur.

Bien que#connecteur non pertinentLe /bien que/ suggère une contradiction. Cependant, l’opposition qui suit n’est pas claire : on évoque Kunz Westerhoff pour passer à Barthes. En commençant la phrase de cette façon, on attendrait plutôt ceci : « Bien que D. Kunz Westerhoff énumère (…), il… ». « Contrairement à D. Kunz Westerhoff, qui énumère (…), Barthes s’intéresse… » OU
« Tandis que D. Kunz Westerfhoo énumère (…), Barthes s’intéresse… »
D. Kunz Westerfhoff énumère dans cet extrait les fonctions primordiales de la description dans le réalisme, Barthes s’intéresse aux détails insignifiants qui ont pour fonction « l’effet du réel » et ainsi de rendre le récit plus crédible et plus réel au lecteur.#argumentation #info manquanteOn ne comprend pas ce qui oppose les deux approches : ici, le scripteur compare la démarche de deux auteurs (chercheurs) face à deux objets différents (les fonctions en présence chez l’un, le recours aux détails insignifiants chez l’autre. C’est un peu comme comparer des pommes et des poires… De plus, La distinction faite par l’auteur entre Balzac et Stendhal, particulièrement utile pour répondre à la question, n’est pas du tout évoquée.

 

 

 

 

 

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